> Dans les plumes : Maxime Leroy
Le Musée Paul-Dupuy expose les créations de l’artisan d’art plumassier. Quelques mois après avoir fait peau neuve, le Musée des Arts précieux Paul-Dupuy présente l’exposition temporaire “Haute Voltige” qui s’impose comme un événement : Maxime Leroy y présente actuellement toutes les facettes de son activité d’artisan d’art plumassier.
À 34 ans seulement, celui qui refuse d’être considéré comme un artiste, s’emploie à faire connaître un métier devenu rare, en perpétuant des savoir-faire ancestraux oubliés tout en les revivifiant et en les ancrant dans le goût actuel. Remarqué très tôt pour ses collaborations avec des maisons de haute couture comme Jean Paul Gaultier, Christian Dior ou Fendi, il est aujourd’hui un artisan d’art reconnu internationalement. « Avec mon imagination, je peux tout faire à partir de la plume. J’ai une relation très facile avec cette matière », assure-t-il avant de guider les visiteurs dans les salles où le fruit de son travail est visible jusqu’à l’automne, notamment des prêts exceptionnels venus des maisons Jean Paul Gaultier et Hermès. Il y a dix ans, il a fondé l’atelier de plumasserie M. Marceau « pour sensibiliser une nouvelle génération à cet art en voie d’extinction, tout en développant une approche très personnelle de ce métier, avec des créations graphiques et contemporaines ».
Il a ensuite investi ses deniers dans l’atelier de plumasserie Maison Février, situé sur la Butte Montmartre, qui crée depuis 1929 des costumes de scène tout en plumes naturelles. Depuis cinq ans, il est à la tête de cet atelier labellisé “Entreprise du Patrimoine vivant” par le Ministère de la Culture, et dont les créations originales ont été portées par Zizi Jeanmaire, Joséphine Baker, Line Renaud et autres vedettes du music-hall. La Maison Février est également chargée de la création, de l’entretien et de la restauration des costumes en plume du Moulin Rouge : « Deux à trois tonnes de plumes d’autruches sont utilisées chaque année pour réaliser notamment les 3 000 mètres de boas à la main », détaille-t-il. Les visiteurs pourront contempler deux spécimens de ces impressionnants costumes confectionnés en plume pour le célèbre cabaret parisien, avant de se retrouver face à l’imposant “Nid” de plumes du plasticien Francis Benincà, puis de s’immerger dans les “Vibrisses”, installation interactive en plume du duo Scenocosme, artistes invités de l’exposition ayant collaboré avec Maxime Leroy. Ce dernier exhibe également une œuvre majestueuse qui lui a été inspirée par les coiffes Kayapo, peuple indigène du Brésil. Enfin, l’exposition présente des pièces de la marque de luxe Sacco Baret, dont Maxime Leroy est l’un des trois cofondateurs — avec les designers Paul Baret et Jayma Sacco. Cette ligne de produits haut de gamme comprend des chaussures, des sacs ou encore des parures associant cuir, plume et métal. Certains de ces objets, inattendus, réalisés en plume (une tranche de citron, un brin de romarin, un bouquet de mimosa) démontrent l’étendue extraordinaire des talents de Maxime Leroy.
> Jérôme Gac
- Jusqu’au 12 novembre, du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00, au Musée des Arts précieux Paul-Dupuy (13, rue de la Pleau, 05 31 22 95 40, museepauldupuy.toulouse.fr)